La simple évocation du fait religieux comme une question atteste de sa complexité : pouvoir se poser cette question suppose un contexte sociétal qui admette que l'on s'interroge sur les croyances et leur place et, par conséquent, qu'elles ne puissent pas prétendre à leur évidence, voire à leur hégémonie. Il y a là un long processus de sécularisation, c'est-à-dire la mise en place d'institutions – comme l'État ou l'école – qui ne sont pas soumises à l'autorité religieuse. Qu'un individu soit en position de se demander ce qu'il pense ou ce qu'il peut penser de la question religieuse et de ses aspect privés ou publics en relève.
Juridiquement, aujourd'hui, la question se redouble de ceci qu'il faut distinguer les diverses formes d'ordre public. Une institution publique, un service public, un espace public impliquent des relations juridiques diverses, ainsi que les « publics » qui s'y croisent : fonctionnaires d'État, chargés de mission des services publics, usagers, citoyens et citoyennes, etc. Il n'y a donc pas une question religieuse, mais des rapports au religieux bien distincts.
La loi de 1905 et la Déclaration des droits de l'homme de 1789 distinguent de prime abord la croyance – liée à la liberté de conscience – de l'expression de sa croyance, et elles imposent la neutralité de l'État. De ces orientations naissent des rapports divers.
À débattre
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